

Trois éléments composent le projet : le visage sculpté de François Arago, le haut-relief géométrique, le globe terrestre. Le globe terrestre assure la transition entre le socle et le haut-relief géométrique dans lequel s’inscrit le visage d'Arago. Son diamètre est égal au côté du carré qui délimite la plateforme supérieure du socle de l’ancienne statue. Cette sphère émerge du carré de façon que son équateur soit visible, ainsi que les 24 méridiens correspondants aux 24 fuseaux horaires. Leurs tracés creuseront légèrement la surface métallique, à l’exception du méridien central, le Méridien de Paris, qui recevra un traitement particulier, à l’instar des lignes droites tracées sur le haut-relief géométrique. Le haut-relief géométrique émerge du globe terrestre. L’appel à la géométrie est d’autant plus naturel, en la circonstance, que François Arago a été, pendant 20 ans, professeur de géométrie à l’Ecole Polytechnique. La structure géométrique ici mise en œuvre, fruit de recherches complexes, peut être considérée comme un ordre extrait du chaos d’une image. Une telle singularité entre en résonance avec une des idées que l’Homme se fait de l’Univers, depuis la nuit des temps. Depuis Arago, les astronomes ont découvert que cet Univers était en permanence le siège de gigantesques explosions de matière, au sein même des étoiles. Cette structure géométrique en réalise comme une sorte d’écho symbolique. Enfin, certains des triangles qui la composent, et qui s’ouvrent verticalement vers le ciel, sont à mettre en relation avec le lancement des satellites et la conquête spatiale. Ainsi Arago, astronome illustre s’il en est, se trouve-t-il situé comme un précurseur des avancées considérables de la science contemporaine. Le visage sculpté de François Arago, dont l’original en pierre est l’œuvre de David d’Angers, sera reproduit ici en bronze patiné, avec l’accord et la contribution technique du Département des moulages du Musée du Louvre. Il est inséré dans le haut-relief et fixé sur une plaque transparente, comme suspendu dans les airs, à l’intérieur d’une ouverture circulaire. Ainsi ne semble-t-il soumis qu’aux seules lois de l’attraction universelle, telles qu’elles s’expriment dans l’espace intersidéral. Afin que la sculpture se lise dans les deux sens, le visage d'Arago est présenté de face, des deux côtés de l’œuvre, ce qui évoque « Janus bifrons », le Dieu romain des commencements et des fins, qui se tourne à la fois vers le passé et vers l’avenir. La double carrière d'Arago milite d’ailleurs dans ce sens, puisqu’il fut non seulement un grand savant, mais aussi un homme politique très important, qui contribua notamment à l’abolition de l’esclavage.