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Cette statue de bronze de 3,20 de haut s’inscrit dans une certaine continuité de dimension, de forme et de silhouette générale par rapport à la statue d’origine, tout en la modernisant et en y insérant des évocations symboliques de l’œuvre de François Arago. La silhouette de la statue d’Alexandre Oliva a été conservée dans son esprit, en particulier la pose d’orateur, exercice dans lequel Arago était particulièrement brillant (en tant que professeur et homme politique). De la même façon, la légère inclinaison de la tête vers le bas a été conservée. Outre son aspect bienveillant et rassurant, elle rend cette tête, qui sera située à une hauteur d’environ sept mètres, plus visible pour le passant. Les formes de la statue sont géométriques, ce qui lui confère de la modernité tout en évoquant la géométrie analytique qu'Arago a enseignée à l’École polytechnique et, plus généralement, l’optique et l’astronomie. Ces formes géométriques, moins figuratives, rendent les traits plus flous, en particulier ceux du visage, et permettent ainsi d’évoquer le destin funeste de la première statue, fondue pendant la deuxième guerre mondiale. Les instruments de mesure et d’observation portés, sur le côté gauche, par la statue d’origine sont repris de façon stylisée.

Par sa forme et sa manière de jouer avec la lumière, cette statue souhaite attirer l’œil du passant, solliciter sa curiosité, son interrogation et lui évoquer certains apports majeurs scientifiques d'Arago tout en laissant son imagination vagabonder. La statue est coupée en deux parties par une fracture verticale de 12 cm de largeur qui correspond au diamètre des médaillons de Dibbets. Cette coupure est située dans le prolongement vertical du médaillon porté par le piédestal. Aussi la statue est-elle liée au méridien de Paris, matérialisé par les médaillons, tout en ouvrant vers le cosmos pour tout passant situé à son pied et regardant à travers la coupure. En fonction des heures du jour et de l’état du ciel, ce que donne à voir cette coupure varie et contribue à animer la statue. En partie droite de la statue, le vêtement a été mis en forme de telle sorte qu’il évoque la pluie météoritique des Lyrides, pour laquelle Arago a identifié un maximum d’activité le 22 avril. L’étoile Vega et la constellation de la Lyre sont représentées sur l’autre partie de la statue d’où semble sortir cette pluie. En partie gauche de la statue un trou circulaire traversant apporte de la lumière à l’espace intérieur. Par sa fonction il évoque une étoile et, par sa forme, un télescope. L’intérieur de cette partie gauche est creusé. Il figure la voûte céleste à travers laquelle tombent les rayons créés par le trou. Vue de derrière, la statue se présente comme une porte qui s’ouvre sur l’univers, lumineux, de François Arago et de sa pensée.

Par sa conception, cette nouvelle statue s'inscrira harmonieusement place de l'Île de Sein, dans l'environnement végétal et urbain qui sert d'écrin au piédestal, vide depuis plus de soixante-dix ans. Elle attirera l'oeil, éveillera la curiosité et conduira à méditer sur les apports d'un grand homme dont la France s'enorgueillit à juste titre.


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